Non au Harcèlement- actions de prévention

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J'étais harcelée ...

Un témoignage du siècle dernier .;. auteur : anonyme   
ls étaient quelques mauvais garçons
Qui s’amusaient cruels avec des papillons
Et à l’instar d’un chat leur arrachaient les ailes
Puis magnanimes et devant vos pleurs les écrasaient
Ils étaient quelques salaces garçons
Alliés à quelques perfides garces
Qui murmuraient sotto vocce ces petits cons
D’Explicites paroles vulgaires et sales
Se gaussant ensuite
Et à gorge déployée
Candide que vous futes
de vous voir empourprée
Ils étaient de votre école ou peut être d’une colonie
Ou pour vous divertir vos parents vous inscrirent
Là bas vous ont ils dit
Tu te feras des amis
Ils n’étaient pas nombreux
Ils avaient des couteaux ces gueux
Dont ils usaient ces lâches
Contre les limaces
Quand ils ne les jetaient pas faisant des grimaces
Ne les jettaient pas odieux dans l’eau verte et brassée
Pour voir ricanaient-ils si elles savaient nager
Vous pleuriez quand d’autres pleutres, passivement riaient
Oh la foule imbécile de ces troupeaux de moutons dociles
Vous pleuriez et par vos cris vos exhortations vos pleurs
Ne faisiez qu’exciter leur veule cruauté
Ils n’étaient pas nombreux un demi quarteron
De méchants garçons quelques garces aussi
Pamées hilares de tant de créativité
Qui vous coincèrent un jour de course d’orientation
Entre deux bosquets près du lac ou se faisait la sortie
Et tout le monde riait bien quand arrachant des poignées d’orties
Et vous tenant très fort vous flagellèrent avec
Il n’étaient pas nombreux quelques garçons cruels
Et vous étiez petite et joyeuse et pleine de fraîcheur
Vous viviez votre vie débutante avec allégresse
Vous n’aviez juste pas les codes de ce milieu bourgeois
Juste assez de candeur malhabile pour exciter leur joie
Juste assez de candeur et de tendresse pour tout ce qui vivait
Vous n’avez pas moufté vous n’avez pas cafté,
Vous étiez sidérée, honteuse peut être
Ce n’était rien quelques limaces roses et perdant leurs entrailles
Sur votre peau rougie quelques marques d’orties
Et sur vos poignées la trace de leurs doigts, quelques traînées
Ce n’était rien mais voilà qu’aujourd’hui
Vous y repensez dans vos insomnies
A ces années de terreur profondément enfouies
Vous repensez à ces mauvais garçons
Vous y repensez le cœur serré malgré les quarante et quelques années
Qui vous séparent de ce temps là
Cette course parmi les bois était- ce Fontainebleau, Marly, ou Sceau ?
Un exemple parmi tant d’autres des brimades subies
Comment dites moi, comment petite enfant, vouliez vous avoir ensuite le sens de l’orientation ?
Vous n’avez pas changé, vous aimez toujours vous riez toujours
un peu trop fort dit-on
Et vous êtes pour beaucoup
Cette fille insouciante bordélique et joyeuse
Et pourtant…
Vous pleurez des seaux
A remplir des fontaines
Vous pleurez bien trop
De larmes vous êtes pleine
Il faudrait pouvoir faire en sorte
De ne pas vous secouer
De larmes vous êtes pleine à craquer
Des lors Que contre vous on
lève le ton
Vous pleurez souvent mais en secret
Des lors que l’on use avec vous d’une voix citron
Piquante ou critique ou moqueuse qu’importe
Il suffit à quiconque de lever le ton
Pour qu’en vous s’ouvre quelque porte
Instantanément sur un lac sans fonds
Ou même qu’on fasse sans y penser un jour plus fragile
Preuve d’indifférence, qu’on vous exclue malhabile
Ignorant bien sûr ces blessures bien cachées
Inconscient d’accord des
morsures du passé
Tout juste avez vous appris les années passant à différer vos larmes
Vous pleurez en secret et en vous sotto vocce
C’est la petite fille qui pleure Encore et toujours qui crie sa terreur
Cette terreur enfouie qu’elle n’a pu partager.
Comment dites moi, comment petite enfant, vouliez vous avoir ensuite le sens de l’orientation ?
Comment ne pas vous penser matin
Et surtout les jours de chagrin
Vraiment trop malhabile
Un peu trop conne ou trop fragile
Pour affronter le jour qui vient ?
Créé par admin jean-puy | Dernière contribution le 11 oct. 2020 à 11:57